Athanase Kollias
Bonjour Athanase Kollias, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Bonjour Laurent, Je suis le CEO de KINVENT. J’ai créé KINVENT en 2017 afin
d’aider les professionnels de la santé, de la rééducation et du sport d’évaluer efficacement
les progrès du patient tout en assurant son engagement et sa motivation.
Pourquoi avoir créé une start-up pionnière dans la conception de capteurs connectés pour la rééducation ?
Pendant 10 ans, j’ai été au contact de nombreux sportifs de haut niveau. Moi-même ancien
sportif, j’ai souvent été blessé et j’ai fréquenté beaucoup de kinésithérapeutes. Malgré leur
incroyable dévouement envers leurs patients, je trouvais les séances très répétitives et je
n’arrivais pas à évaluer ma progression et mon évolution ce qui m’a rapidement démotivé.
Aujourd’hui en France 1 séance de kinésithérapie sur 5 est annulée en moyenne, ce qui
illustre un réel problème de motivation de la part des patients. C’est suite à ces expériences
et à ces constats que j’ai eu l’idée de créer des capteurs connectés qui évaluent la
progression des patients grâce à des chiffres concrets. Mon expérience d’ingénieur en
biomécanique m’a notamment permis de créer cette entreprise. Le but est de renforcer le
lien entre le patient et le praticien grâce à des exercices innovants et différents. De plus, les
outils KINVENT ont pour but d’augmenter la motivation en passant notamment par la
visibilité d’une progression chiffrée qui permet de se rendre compte plus facilement des
progrès de son corps.
Parlez-nous de votre rencontre avec Raphaël Varane ?
J’ai rencontré Raphaël Varane avant l’euro 2020. C’est un chouette type !
Nous avons tout de suite accroché et avons mis en place des protocoles de suivi à distance
de ses performances fonctionnelles.
Il a tout de suite adhéré au projet, et comme la levée de fonds était en route, nous avons
trouvé tous les deux qu’il était important de travailler ensemble afin de définir le futur de la
rééducation fonctionnelle, l’évaluation de la performance et le suivi des capacités physiques
de la personne en rééducation ou en prévention.
Quels sont les retours des utilisateurs ? Vous ont-ils suggéré des évolutions en fonction de besoins médicaux précis ?
Aujourd’hui, KINVENT travaille main dans la main avec des kinésithérapeutes et des
professionnels de la préparation physique qui composent notre board d’experts. Ce travail
d’équipe permet l’optimisation de nos outils. En dehors de ce board d’experts, nous avons
beaucoup de retours positifs sur nos capteurs connectés de la part des utilisateurs. Nous
travaillons sans cesse à la création de nouveaux capteurs pouvant intervenir dans le processus de rééducation ou de besoins médicaux précis. Nous travaillons actuellement sur
le développement et la conception de trois nouveaux capteurs qui devraient sortir dans le
courant de l’année 2022, mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment…
Quels sont les projets de Kinvent ?
Grâce à cette très belle levée de fonds que nous venons de réaliser, nous souhaitons
accélérer nos recrutements afin de doubler nos effectifs d’ici la fin de l’année 2022. Nous
souhaitons en effet passer de 30 à 60 collaborateurs pour renforcer nos équipes R&D et
internationales. En début d’année 2021, j’ai ouvert une succursale de KINVENT à New York.
Afin de continuer notre développement à l’international, j’entends ainsi ouvrir, d’ici fin 2022,
début 2023, deux nouveaux bureaux en Amérique du Sud et en Asie. Au-delà des projets
concernant l’entreprise en elle-même, je souhaite faire évoluer nos recherches en travaillant
davantage sur la prévention des maux, qui est la meilleure manière de diminuer les risques
de blessures et sur l’analyse du mouvement de manière non invasive, c’est-à-dire, sans
l’aide de capteur.
Votre mot de la fin ?
Souhaitez-nous encore beaucoup d’innovation et une croissance exponentielle. Et rappelez-
vous que bouger, c’est la vie !
Propos recueillis par Laurent Amar