Scroll Top

Pourquoi les robots ne se parlent pas ?

abc

RobotsPourquoi les robots ne se parlent pas ? par Rémy Poulachon, Directeur de l’Innovation SEDONA

L’essor des robots dits humanoïdes ne cesse de s’accentuer depuis plusieurs mois. En effet, chaque jour, nous apprenons la sortie imminente d’un nouveau robot avec des nouvelles fonctionnalités. Ces robots sont le fruit du travail des ingénieurs/concepteurs de petites sociétés voire startup.

Chacun bâti ou plutôt assemble un ensemble de composants indispensables à leur fonctionnement (servo moteurs, éléments mécaniques, intégration logicielle…). Que ce soit basés sur des solutions OpenSource (ROS : Robot Operating System) ou des solutions plus propriétaires, ces robots disposent d’une « intelligence » qui leur est propre dans l’écosystème que le fabricant construit pour eux.

Et c’est bien là le problème ! En effet, il est très compliqué de faire converser ou tout du moins faire communiquer deux robots ensemble. Avez-vous déjà essayé de faire communiquer un robot Nao avec un robot Milo ? A contrario, des robots de type Pepper ou Nao peuvent communiquer via leurs possibilités « Cloud ».

Qu’est-ce que cela sous-entend alors ? Pourquoi les robots actuels sont-ils cantonnés par leurs concepteurs, dans leurs propres systèmes ? Pourquoi n’existe-il pas un « langage universel » permettant à partir de grammaire simple d’établir un canal de communication. 

Assurément, les réponses peuvent être de plusieurs ordres :

  • L’approche purement marketing et business : Les constructeurs cherchent peut-être de manière inconsciente à copier le modèle Apple qui prône avant tout un écosystème fermé pour capter un public conquis et proposer des services annexes. C’est vers ce type de « business » que des sociétés de type SoftBank se prédestine.
  • L’approche technique : C’est assurément l’un des problèmes les plus structurants de cette approche, en effet, comme indiqué plus haut chaque constructeur construit son écosystème via des outils propriétaire ou Open Source. Chacun établi la grammaire de son robot et les moyens d’y accéder par l’intermédiaire d’un langage, d’outils comme Scratch ou d’APIs.

Il n’existe donc pas en amont de réflexions proprement dite (ou de souhaits ?) de ces constructeurs pour intégrer le robot dans un réseau plus global, de les interconnecter comme Internet l’a fait, il y a plusieurs années.

UN LANGAGE COMMUN ?

Faut-il alors établir un langage Universel (RUG : Robot Universal Language) ? Comment alors mettre en relation les constructeurs entre eux et leur permettre d’élargir la sphère de communication de leur machine ? Et surtout quels types de primitives devront nous mettre en place ?

Assurément la place du robot dans notre société ne pourra être réellement effective que si ses capacités « sociales » sont décuplées, mais dans ce cas-là, ne serions-nous pas alors confrontés à d’autres problèmes beaucoup plus graves ? Ainsi, comment pourrions-nous contrôler ce qui transitent entre ces machines ? Comment s’assurer que les actions effectuées par ces machines ne soient pas utilisées à mauvais escient ? (Violation des règles d’Isaac Asimov)

Tout cela montre indubitablement que nous devons très rapidement mettre en place les différents garde fous qui régiront les échanges entre des machines, quitte à imposer un langage voire une norme nous permettant de nous assurer que nous contrôlons encore leurs moyens de communication et les types d’échanges.

Pour cela il faut impérativement que chaque acteur du secteur de la Robotique s’entend sur les facultés de communication.

 

Article réalisé par Romaine Klein

.